
L’UE demande l’Indonésie d’autoriser le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme à visiter la Papouasie
Jubi TV – La Commission européenne encourage l’Indonésie à permettre au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de se rendre en Papouasie occidentale (West Papua) et a demandé à l’Indonésie d’inviter également tous les rapporteurs spéciaux et les titulaires de mandats. C’est ce qu’a communiqué la Commission européenne par son vice-président, Josep Borell, lundi (21/2/2022). Elle a par ailleurs répondu aux questions de trois membres espagnols du Parlement européen, Carles Puigdemont i Casamajó, Antoni Comín i Oliveres et Clara Ponsatí Obiols.
Borell a dit que les relations UE-Indonésie sont basées sur l’accord de partenariat et de coopération de 2014. Les discussions les plus récentes avec l’Indonésie ont eu lieu dans le cadre du 9e dialogue UE-Indonésie sur les droits de l’homme (27 mai 2021) et de la cinquième réunion du comité mixte (22 juin 2021). Il a reconnu que depuis la transition démocratique, le respect des droits de l’homme en Indonésie a énormément augmenté. Toutefois, l’UE a noté que la protection de la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique reste une préoccupation en Papouasie occidentale (West Papua). L’UE soutient l’intégrité territoriale de l’Indonésie et encourage un dialogue inclusif pour répondre aux doléances des habitants et assurer le respect des droits de l’homme.
« L’UE encourage l’Indonésie à permettre au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de visiter la Papouasie occidentale (West Papua) et a exhorté l’Indonésie à inviter également tous les rapporteurs spéciaux et les titulaires de mandats », a répondu Borell à Jubi par e-mail, mercredi (23/2/2022).
Depuis 2001, l’UE a soutenu les efforts du gouvernement indonésien pour promouvoir le développement durable de la Papouasie et de la Papouasie occidentale, en allouant 4,7 millions d’euros pour aider ces deux provinces dans divers secteurs : démocratie, société civile, processus de paix, soins de santé, éducation et aménagement du territoire. En outre, l’UE a financé des projets en Indonésie pour un montant de plus de 112 millions d’euros dans les secteurs du changement climatique, de la déforestation, de l’éducation, de la santé et des droits de l’homme, ce qui inclut également des activités en Papouasie et en Papouasie occidentale.
Carles Puigdemont i Casamajó, dans un e-mail que Jubi a reçu le mercredi 23/2/2022, a déclaré que le 1er décembre 2021, lui et deux collègues ont soumis une question écrite à la Commission européenne qui demandait principalement une explication de l’accord-cadre avec l’Indonésie en 2014, dans lequel le terme « droits de l’homme » était mentionné 17 fois.
Dans cette question écrite, Casamajó et ses collègues demandent si le respect des droits de l’homme en Papouasie occidentale et la libération des prisonniers politiques comme Victor Yeimo seront une condition pour négocier un accord de libre-échange avec l’Indonésie lors du prochain cycle de négociations ? Ils demandent également si le Vice-président de la Commission européenne et le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité demandera au gouvernement indonésien d’autoriser une visite en Papouasie occidentale (West Papua) du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme ?
« Nous voulons aussi savoir combien d’argent a été alloué en Papouasie occidentale (West Papua) par la Commission depuis 2001 et pour quel objectif ? » a ajouté Casamajó.
Benny Wenda, président du Mouvement uni de libération pour la Papouasie occidentale (ULMWP), a indiqué qu’avec le soutien de l’Union européenne, cela signifie qu’il y a 27 pays de plus qui soutiennent la visite du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme en Papouasie. Auparavant, 81 pays de la Pacifique, d’Afrique et des Caraïbes avaient également apporté leur soutien.
« Nous connaissons enfin la position claire de l’UE : elle demande que l’Indonésie autorise une visite de l’ONU en Papouasie occidentale (West Papua) », a affirmé Benny Wenda à Jubi.
Wenda a poursuivi que grâce aux questions posées par Casamajó, le public sait maintenant combien d’argent de l’UE a été envoyé en Indonésie pour être utilisé en Papouasie. (*)