Les conflits, le VIH/sida et les boissons alcoolisées menacent la vie des femmes papoues

Jayapura, Jubi – La chef du groupe de travail sur les femmes au Conseil du peuple papou (MRP), Ciska Abugau, a déclaré que la sécurité des femmes en Papouasie est menacée par les conflits, les cas élevés de VIH/SIDA et la distribution de boissons alcoolisées en Papouasie. Mme Abugau a aussi critiqué la présence des forces de sécurité en Papouasie, qui causent souvent des dommages plutôt que de donner aux femmes papoues un sentiment de sécurité.

Elle a rappelé que les cas d’infection du VIH/SIDA et la mauvaise influence des boissons alcoolisées étaient depuis longtemps un problème en Papouasie. Cependant, le problème n’a jamais été traité sérieusement.

« Nous sommes déjà étourdis par le VIH et l’alcool. Jusqu’à présent, il n’y a pas de fin à ce problème. Nous avons discuté de ce problème avec le gouvernement et avec les autorités compétentes, mais rien ne change », indique-t-elle.

Lorsque ces deux problèmes n’ont pas encore été résolus, les femmes papoues rencontrent un problème plus grave : les conflits armés dans les différentes régions de Papouasie. Depuis 2018, des conflits armés ont eu lieu à Nduga, Puncak, Intan Jaya, Pegunungan Bintang. Ils ont fait des victimes civiles, dont des femmes et des enfants.

« Maintenant, nous n’avons plus peur du VIH et des boissons alcoolisées. Ce que nous craignons, c’est la violence et les fusillades de mères et d’enfants dans les zones de conflit », a dit Abugau.

Abugau a constaté que le devoir des forces de sécurité de servir et de protéger la communauté n’est pas visible dans leurs pratiques de travail en Papouasie. « Qui est-ce qu’ils servent et protègent ? Comme à Intan Jaya, un enfant de 2 ans a été tué par balle, une mère a été abattue. Ils sont innocents », souligne-t-elle.

Elle a expliqué que le MRP avait essayé d’aller directement voir les conditions des Papous indigènes dans les zones de conflit. « Nous sommes également allés dans les zones de conflit, mais nous risquons aussi nos vies. Nous ne voulons pas être abattus par la police. Ce n’est pas parce que nous sommes venus voir les personnes qui ont été abattues que nous avons aussi été abattus à cause de la colère des forces de sécurité », explique-t-elle.

Mme Abugau a souligné que les femmes et les enfants dans les zones de conflit ont le droit d’être protégés et de se sentir en sécurité. Elle a regretté les incidents de tirs contre des femmes et des enfants qui ont eu lieu à Intan Jaya, ainsi qu’un certain nombre de violences contre d’autres civils. En outre, les TNI et Polri enquêtent rarement de manière approfondie sur les cas de violence commisses par leurs membres.

Elle a cité le cas des soldats de TNI qui ont tué deux habitants d’Intan Jaya, Luther Zanambani et Apinus Zanambani, en avril 2020. « Les d eux victimes ont été brûlées dans un tonneau et leurs cendres ont été jetées dans la rivière. Les TNI/Polri sont muettes. Nous avons demandé au TNI, et le TNI nous a dit de demander à la police, donc personne ne prend la responsabilité. Mais finalement, nous savons maintenant qui a fait tout ça », a rappelé Abugau.

Bien que la question de la violence des forces de sécurité soit aujourd’hui plus dangereuse que celle de la circulation des boissons alcoolisées en Papouasie, elle a précisé que la circulation des boissons alcoolisées reste un problème grave dans les régions qui ne sont pas des zones de conflit. Selon elle, la consommation de boissons alcoolisées est l’une des causes des cas élevés de violence contre les femmes en Papouasie.

« Il est également important de protéger les femmes et les enfants qui ne sont pas dans des zones de conflit, car les boissons alcoolisées peuvent endommager les institutions familiales », ajoute-t-elle.

Lors du séminaire « Encourager une politique de services intégrés pour les femmes atteintes du VIH/SIDA dans les zones de conflit dans le cadre de la mise en œuvre de l’autonomie spéciale pour la Papouasie » qui a eu lieu à Jayapura mercredi (17/11/2021), la présidente de la Commission nationale sur la violence contre les femmes (Komnas Perempuan), Andy Yentriyani, a déclaré que Komnas Perempuan continuera à soutenir les efforts visant à améliorer la protection des femmes en Papouasie. Ces efforts sont réalisés en collaboration avec diverses parties prenantes en Papouasie.

« Komnas Perempuan, en collaboration avec le MRP, a initié le règlement régional spécial n° 1 de 2011 concernant le rétablissement des droits des femmes papoues victimes de violence et de violations des droits de l’homme. Ce règlement se concentre sur les efforts visant à fournir une réparation aux femmes victimes de violence, en particulier pour les violations des droits de l’homme », explique-t-elle.

Monteur: Aryo Wisanggeni G

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