
La loi sur la CVR doit être rétablie en Indonésie
Jayapura, Jubi – Il est temps que la loi sur la Commission de vérité et de réconciliation (CVR) soit rétablie en Indonésie, car depuis 15 ans, la discussion sur cette loi est dans les limbes depuis qu’elle a été annulée par la Cour constitutionnelle (MK) en 2006. Actuellement, le modèle de projet de loi sur la CVR est examiné par le ministère de la Loi et des Droits de l’homme de la République d’Indonésie (Kemenkumham RI).
« Nous avons vu comment Komnas HAM a travaillé fort pour rapporter les cas de violations des droits de l’homme au Procureur général, pour être renvoyé à nouveau. On dirait que c’est une pièce de théâtre et cela ne se fait pas pendant un mois ou deux, mais pendant des années », a raconté le professeur Makarim Wibisono, lors de la discussion publique : « La CVR convient à l’Indonésie », organisée par la Komnas HAM en ligne, le mercredi 22 décembre 2021.
Le représentant permanent de l’Indonésie auprès des Nations unies pour la période 2004-2007 a déclaré que, grâce à la CVR, les cas de violations graves des droits de l’homme commises au passé qui n’ont pas été portés devant la justice pourraient être résolus correctement. Si ces cas peuvent être résolus, un esprit de réconciliation émergera et pourra effacer les cicatrices du passé. Ceci est certainement important pour maintenir l’unité et la sécurité du peuple indonésien. « Il est donc nécessaire d’activer la CVR », a-t-il ajouté.

Makarim a indiqué que les membres de la CVR devront impliquer divers éléments autres que des représentants des forces de l’ordre. Il est également nécessaire d’impliquer des représentants de la Komnas HAM, des représentants des victimes, des représentants des auteurs de cas, des académiques, des ONG et des défenseurs des droits de l’homme. Tous ces éléments sont impliqués afin qu’il n’y ait pas de suspicion mutuelle ou que quelqu’un soit désigné comme bouc émissaire ou blâmé pour l’occurrence de violations des droits de l’homme.
Makarim a estimé que lorsqu’elle sera formée, cette commission pourra au moins accomplir sa tâche en un an et demi pour examiner la violation grave des droits de l’homme et la résoudre d’une manière acceptable pour tous. Pourtant, tous ces processus nécessitent de la patience et de la transparence, car ce problème a eu lieu au passé et jusqu’à présent, il y a encore des victimes. « Cette problématique doit également être résolue pendant la présidence de Jokowi, comme il l’a promis », a-t-il précisé.
Le vice-président de la Komnas HAM, Amiruddin Al Rahab, a souligné la nécessité d’un accord mutuel sur le principe fondamental de la Loi sur la Commission de vérité et de réconciliation, qui est actuellement examinée par le Kemenkumham. Un accord mutuel sur les concepts de base est nécessaire afin d’avoir une direction claire dans la résolution des violations graves des droits de l’homme qui ont eu lieu en Indonésie.

« Le projet de Loi sur la CVR qui est en cours d’examen par le Kemenkumham doit être ouvert, afin que nous puissions tous en connaître le contenu. Il ne faut pas que la qualité du projet soit bien inférieure à ce qui a été annulé dans le passé », a-t-il rappelé.
Monteur: Dewi Wulandari