
Amnesty International Indonesia demande au gouvernement de reporter l’extension du DOB en Papouasie
Jubi TV – Amnesty International Indonésie a réagi aux manifestations organisées par l’organisation communautaire Laskar Merah Putih de Jakarta, liées à un certain nombre de sujets d’actualité en Papouasie. Amnesty continuera d’exprimer ses préoccupations concernant les violations des droits de l’homme en Papouasie, les droits des Papous indigènes (OAP) qui sont de plus en plus ignorés, ainsi que les violences contre les non-Papous et les forces de sécurité.
« Nous considérons la manifestation comme une expression de la liberté d’expression », a dit Usman Hamid, directeur exécutif d’Amnesty International Indonesia, vendredi (18/3/2022), comme le rapporte Jubi.co.id.
Usman a ajouté qu’Amnesty continuera de demander au gouvernement de mener des enquêtes légales sur toutes les violations des droits de l’homme en Papouasie et de demander au gouvernement de ne pas adopter de politiques unilatérales qui affectent les droits de l’OAP garantis par la Loi d’autonomie spéciale (Otsus).
Amnesty a également demandé au gouvernement de reporter toute sorte de réalisation de la nouvelle Loi d’autonomie spéciale, car la Cour constitutionnelle est en train d’examiner la constitutionnalité de cette réglementation. « Jusqu’à ce que la Cour constitutionnelle rende sa décision, le gouvernement devrait reporter (la mise en œuvre de la nouvelle loi sur l’autonomie spéciale) », a indiqué Usman.
En outre, Amnesty exhorte également le gouvernement à retarder la formation de nouvelles régions autonomes (DOB) et critique les articles contenus dans la nouvelle Loi sur l’autonomie spéciale qui supprime l’approbation du MRP pour la formation de DOB. Selon Usman, la formation de DOB ou l’expansion régionale peut certainement se faire si elle vise à rapprocher les services gouvernementaux de la communauté.
Usman a demandé que l’expansion régionale ne viole pas les procédures contenues dans l’ancienne Loi d’autonomie spéciale concernant l’approbation du MRP. Par conséquent, Amnesty demande au gouvernement de reporter la formation de DOB en Papouasie.
En ce qui concerne les groupes civils armés, Amnesty rejette depuis le début le discours tenu par le chef de l’Agence nationale de lutte contre le terrorisme (BNPT), Boy Rafli Amar, sur la possibilité de classer les groupes armés de Papouasie affiliés à l’Organisation pour une Papouasie Libre (OPM) comme des organisations terroristes.
Selon Usman, le fait de classer les groupes armés affiliés à l’OPM parmi les organisations terroristes ne mettra pas fin aux violations des droits de l’homme dont sont victimes les Papous, car des nombres de ces violations sont présumées être commises par les forces de sécurité de l’État.
« Il est mieux de continuer à mener des procédures légales contre les actes criminels armés commis par des acteurs non étatiques », a-t-il expliqué.
Il a souligné qu’Amnesty encourage le processus d’application de la loi pour toutes les violations qui ont eu lieu en Papouasie. Qu’elles soient le fait de groupes criminels armés (KKB), de l’OPM, de la police ou de l’Agence nationale de renseignement (BIN). « Tout le monde doit être traité de manière égale devant la loi », a souligné Usman.
Auparavant, une manifestation a été organisée par un certain nombre de membres de Laskar Merah Putih jeudi (17/3/2022) à deux endroits, le bureau d’Amnesty International Indonesia et le ministère des Affaires étrangères. Cette organisation transmet quatre demandes :
- Soutenir le gouvernement dans l’établissement d’une nouvelle région autonome (DOB) en Papouasie.
- Demander aux organisations non gouvernementales telles qu’Amnesty International Indonesia de ne pas créer de discours qui tendent à favoriser le groupe criminel armé (KKB) en Papouasie.
- Soutenir les TNI/Polri pour prendre des mesures fermes contre les groupes qui menacent l’intégrité de l’État unitaire de la République d’Indonésie (NKRI).
- Exiger des poursuites judiciaires contre les auteurs de la manifestation devant le ministère de l’Intérieur qui s’est terminée en anarchie il y a quelques jours. (*)